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Memoire prophetique – Leçon 3

Le troisième hadîth

Le droit d’Allah sur Ses serviteurs

 

حَقُّ اللهِ عَلَى العِبَادِ

عَنْ مُعاَذِ بْنِ جَبَلٍ – رَضِيَ اللهُ عَنْهُ – قَالَ كُنْتُ رَدِيفَ النَّبِيِّ ﷺ عَلَى حِمَارٍ، فَقَالَ لِي:

«أَتَدْرِي مَا حَقُّ اللهِ عَلَى العِبَادِ وَمَا حَقُّ العِبَادِ عَلَى اللهِ؟ قُلْتُ: اللهُ وَرَسُولُهُ أَعْلَمُ. قَالَ حَقُّ اللهِ عَلَى العِبَادِ أَنْ يَعْبُدُوهُ وَلا يُشْرِكُوا بِهِ شَيْئاً، وَحَقُّ العِبَادِ عَلَى اللهِ أَنْ لا يُعَذِّبَ مَنْ لا يُشْرِكُ بِهِ شَيْئًا. قُلْتُ: يَا رَسُولَ اللهِ أَفَلا أُبَشِّرُ النَّاسَ؟ قَالَ: لا تُبَشِّرْهُمْ فَيَتَّكِلُوا».

 

D’après Mou’âdh bin Jabal –qu’Allah l’agrée- qui dit : J’étais monté en croupe avec le Prophèteﷺ  sur un âne lorsqu’il me dit :

«Sais-tu quel est le droit d’Allah sur Ses serviteurs et quel est le droit des serviteurs sur Allah?».

Je répondis : «Allah et Son Messager sont plus savants».

Il ﷺ  dit : «Le droit d’Allah sur Ses serviteurs est qu’ils L’adorent et ne Lui associent rien et le droit des serviteurs sur Allah est qu’Il ne châtiera point celui qui ne Lui associe rien».

Je dis : «Ô Messager d’Allah ! Puis-je annoncer la bonne nouvelle aux gens ?».

Ilﷺ  dit : «Ne leur annonce point la bonne nouvelle de peur qu’ils ne comptent que là-dessus».

Le hadîth est rapporté par Al-Boukhârî [[1]] et par Mouslim [[2]] et par At-Tirmidhî [[3]] et par Ibn Mâjah [[4]] et par Ahmad [[5]].

 

Le rapporteur du hadîth est :

Mou’âdh bnou Jabalin bni ‘Amr bni Aws Al-Ansârî Al-Khazrajî, Abou ‘Abdir-Rahmân, Compagnon célèbre parmi les Compagnons. Il assista à la bataille de Badr et celles qui ont suivi et c’est à lui que les gens revenaient de manière définitive dans la science et les jugements et le Coran. Décédé en l’an 18 de l’Hégire au Châm lors de l’épidémie de peste à ‘Amwâs [[6]].

 

Explication des mots de vocabulaire :

  • Radîfa : Monté en croupe : c’est-à-dire qu’il est monté en croupe sur l’âne à l’arrière du Prophète ﷺ.
  • Haqqoullâhi ‘alâl-‘ibâd : Le droit d’Allah sur Ses serviteurs : Le droit d’obéissance et d’adoration qui Lui revient sur eux.
  • Haqqoul-‘ibâdi ‘alallâh : Le droit des serviteurs sur Allah : Ce droit est un bienfait et une faveur qu’Il s’est imposé à Lui-Même par Générosité et Grâce et Bienfaisance envers ceux qui sont sur l’unicité et sincères et ce n’est aucunement un droit rendu obligatoire par la logique comme le prétend la secte des Mou’tazilah.
  • Afalâ oubachiroun-nâs : Puis-je annoncer la bonne nouvelle (aux gens) : C’est-à-dire les informer de ce qui va les réjouir.
  • Yattakilou : C’est-à-dire qu’ils ne comptent que sur cela (et que donc ils délaissent les actions).

 

Le sens général du hadîth :

Le Messager d’Allahﷺ  met en évidence dans ce hadîth le but pour lequel Allah a créé la Création et ce but est de vouer une adoration exclusive à Allah et d’être sincère envers Lui.

Et ce droit immense n’appartient qu’à Allah, Le Créateur, Le Généreux, Celui qui accorde les bienfaits.

De même, il nous a montré dans ce hadîth ce que les serviteurs ont comme droit de récompense envers Allah s’ils s’acquittent de cette immense obligation qui est de vouer une adoration sincère (à Allah).

Cette récompense est qu’Il les sauve du châtiment du Feu et qu’Il les fasse entrer dans les jardins du Paradis.

Et ceci réjouit le croyant et le fait espérer et c’est pour cela que Mou’âdh a demandé la permission au Prophèteﷺ  d’annoncer la bonne nouvelle.

Mais le Messager d’Allahﷺ  a interdit à Mou’âdh de le faire pour le bien de sa communauté et par amour envers eux et pour qu’ils se surpassent dans les actions et dans ce qui les rapproche d’Allah et qu’ils se fassent la compétition dans les bonnes actions pour qu’ils arrivent par cet effort et ce combat et cette compétition aux plus hauts degrés auprès d’Allah et par opposition s’ils s’abstenaient de faire des (bonnes) actions et comptaient uniquement sur cette promesse, ils manqueraient beaucoup de bien et une grande récompense.

 

Les enseignements tirés de ce hadîth :

  1. La sagesse de l’Envoyé d’Allah ﷺ dans l’enseignement car il a amorcé cet enseignement en posant une question pour que l’enseignement s’ancre dans l’esprit et soit plus explicite à la compréhension de l’élève.
  2. La modestie de l’Envoyé d’Allah ﷺ et son bon comportement dans le fait de chevaucher un âne et de prendre en croupe ses Compagnons sur sa monture.
  3. La mise en évidence du plus important des droits d’Allah sur Ses serviteurs et c’est de Lui vouer une adoration exclusive et de L’adorer Lui uniquement.
  4. La Grâce d’Allah envers Ses serviteurs en leur accordant la meilleure des récompenses pour ceux qui s’acquittent de ce droit.
  5. Annoncer au musulman ce qui le réjouit est recommandé.

La crainte de ne compter que sur l’immensité de la Miséricorde d’Allah car cette confiance nuit à beaucoup d’ignorants.


[1] Dans son Authentique, Livre de l’habillement, hadîth n°5967.
[2] Dans son Authentique, Livre de la foi, hadîths n°48-51, 53.
[3] Dans ses Sounan, Livre de la foi, hadîth n°2643, (5/25).
[4] Dans ses Sounan, Livre de l’ascétisme, hadîth n°4269, (12/1435).
[5] Dans son Mousnad, (3/260-261).
[6] N.d.t : Emmaüs : Une ville non loin de Jérusalem et renommée plus tard Nicopolis.