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Memoire prophetique – Leçon 4

Le quatrième hadîth

L’interdiction de chercher la bénédiction auprès des arbres et de ce qui y est assimilé

 

تَحْرِيمُ التَّبَرُّكِ بِالأَشْجَارِ وَنَحْوِهَا

عَنْ أَبِي وَاقِدٍ الليْثِي – رَضِيَ اللهُ عَنْهُ – قَالَ: خَرَجْنَا مَعَ رَسُولِ اللهِ ﷺ إِلَى حُنَيْنٍ وَنَحْنُ حُدَثاَءُ عَهْدٍ بِكُفْرٍ، وَلِلْمُشْرِكِينَ سِدْرَةٌ يَعْكُفُونَ عِنْدَهَا وَيَنُوطُونَ بِهَا أَسْلِحَتَهُمْ يُقَالُ لَهَا ذَاتُ أَنْوَاطٍ، فَمَرَرْنَا بِسِدْرَةٍ، فَقُلْنَا يَا رَسُولَ اللهِ اِجْعَلْ لَنَا ذَاتَ أَنْوَاطٍ، كَمَا لَهُمْ ذَاتُ أَنْوَاطٍ فَقَالَ رَسُولُ اللهِ ﷺ:

«اللهُ أَكْبَرُ إِنَّهَا السُّنَنُ قُلْتُمْ وَالَّذِي نَفْسِي بِيَدِهِ، كَمَا قَالَتْ بَنُو إِسْرَائِيلَ لِمُوسَى: ) اجْعَل لَّنَا إِلَٰهًا كَمَا لَهُمْ آلِهَةٌ ۚ قَالَ إِنَّكُمْ قَوْمٌ تَجْهَلُونَ ( لَتَرْكَبُنَّ سَنَنَ مَنْ كَانَ قَبْلَكُمْ».

 

D’après Abou Wâqid Al-Laythî –qu’Allah l’agrée- qui dit :

«Nous étions sortis avec le Messager d’Allah ﷺ en direction de Hounayn alors que nous avions quitté la mécréance depuis peu.

Les polythéistes avaient un cèdre qu’ils appelaient Dhâtou Anwât auprès duquel ils avaient l’habitude de faire halte et d’y accrocher leurs armes.

Nous sommes donc passés près d’un cèdre et nous avons demandé à l’Envoyé d’Allah ﷺ :

«Donne-nous un Dhâtou Anwât comme ils ont un Dhâtou Anwât».

Le Messager d’Allah ﷺ répondit :

«Allah est Le Plus Grand ! Par Celui qui détient mon âme entre Ses Mains[1] ! Vous avez dit comme les Fils d’Israël ont dit à Moïse :

ٱجْعَل لَّنَآ إِلَـٰهًۭا كَمَا لَهُمْ ءَالِهَةٌۭ ۚ قَالَ إِنَّكُمْ قَوْمٌۭ تَجْهَلُونَ

 

(Désigne-nous une divinité qu’on adore

semblable à leurs dieux.

Il dit : “Vous êtes certes un peuple ignorant”.)

(Sourate Al-A’râf v.138).

«Vous suivrez certes l’exemple de ceux qui vous ont précédés».

Rapporté par Ahmad [[2]] et At-Tirmidhî [[3]] qui l’a jugé authentique.

Et par ‘Abder-Razzâq [[4]] et par Ibn Jarîr [[5]] et Ibn Al-Moundhir [[6]] et Ibn Abî Hâtim [[7]] et AtTabarânî [[8]] dans une version similaire.

 

Le rapporteur du hadîth est :

C’est Abou Wâqid Al-Laythî en rapport avec Layth bnou ‘Abdi-Manâf et il a été rapporté que son nom est Al-Hârith bnou Mâlik et aussi Ibn ‘Awf.

Ses ahâdîth ont été rapporté par plusieurs et il y a dans les deux Authentiques [[9]] deux hadîths (de lui).

Il a été rapporté qu’il a participé à la bataille de Badr et il est également dit qu’il faisait partie des convertis de la conquête de la Mecque.

Il est décédé en l’an 68 de l’Hégire à l’âge de 85 ans.

 

Explication des mots de vocabulaire :

  • Hounayn : Une localité proche de la Mecque.
  • Houdathâou ‘ahdin bi koufr : Fraîchement sortis de la mécréance : C’est-à-dire qu’ils étaient encore mécréants peu avant cela.
  • Sidrah : Un cèdre : Un genre d’arbre
  • Ya’koufoun ‘indahâ : Ils y faisaient halte : C’est-à-dire qu’ils stationnaient sur la chose à son endroit.
  • Yanoutouna : C’est-à-dire qu’ils y accrochaient leurs armes en cherchant la bénédiction.
  • Sanan : Les voies.

 

Le sens général du hadîth :

Se trouvaient dans l’armée du Messager d’Allah ﷺ, lors de l’expédition de Hounayn, des gens qui venaient d’entrer en Islam et dont les pieds n’étaient pas encore bien enracinés dans l’Islam et qui n’avaient pas encore pu comprendre le prêche de l’Islam et ses croyances et ses principes fondamentaux de manière correcte car ils n’étaient sortis de la période préislamique et du polythéisme que depuis peu.

Ils passèrent donc près d’un peuple de polythéistes qui étaient stationnés autour de l’arbre en y cherchant la bénédiction et en le sublimant.

Ces nouveaux musulmans les virent faire cela et demandèrent alors au Messager d’Allah ﷺ de leur désigner un arbre pour y accrocher leurs armes en cherchant la bénédiction de l’arbre mais pas pour l’adorer car ils pensaient que l’Islam permettait ce genre de recherche de bénédiction et qu’avec cette bénédiction ils s’assureraient la victoire contre leurs ennemis.

Le Messager d’Allah ﷺ  fut stupéfait par cette demande étrange et étonnante et dit sa fameuse parole qui doit être considérée comme une leçon pour sa communauté jusqu’au Jour du Jugement Dernier :

«Allah est Le plus Grand ! Vous avez dit –par Celui qui détient mon âme entre Ses Mains !- comme ont dit les Fils d’Israël à Moïse :

ٱجْعَل لَّنَآ إِلَـٰهًۭا كَمَا لَهُمْ ءَالِهَةٌۭ ۚ قَالَ إِنَّكُمْ قَوْمٌۭ تَجْهَلُونَ

 

(Désigne-nous une divinité qu’on adore

semblable à leurs dieux.

Il dit : “Vous êtes certes un peuple ignorant”.)

 

Qu’y a-t-il de plus approprié aux musulmans que de comprendre cette leçon ?!

 

Et qu’y a-t-il de plus approprié plus particulièrement aux savants que de crier cette parole retentissante à la face du commun des mortels et de leurs semblables qui cherchent la bénédiction auprès des vivants et des morts et des arbres et des pierres en pensant que cela est l’Islam ?!

 

Et leur embellit cela celui qui ne craint pas Allah et n’espère pas en Allah ni au Jour Dernier parmi les adorateurs de l’argent et de la notabilité et qui profitent des sentiments des ignorants et des naïfs et les affermissent dans le faux et les poussent à combattre la vérité et l’unicité.

 

Les enseignements tirés de ce hadîth :

  1. L’interdiction de ressembler aux gens de la période préislamique
  2. La comparaison faite par le Prophète ﷺ entre leur requête et la requête des Fils d’Israël
  3. L’action par laquelle les Fils d’Israël sont blâmés, cette communauté sera blâmée si elle la commet
  4. Il y a donc dans ce hadîth le fait d’attirer l’attention sur la règle d’”Interdire les choses qui mènent à ce qui est interdit” : Qâ’idatou saddi adh-dharâi’
  5. Un signe parmi les signes de la prophétie puisque ceci est arrivé comme l’avait annoncé le Prophète ﷺ
  6. La crainte de l’association (à Allah) et que l’individu peut penser qu’une chose est bonne et qu’elle le rapproche d’Allah alors qu’elle est parmi les choses qui l’éloignent le plus d’Allah et de Sa Miséricorde et le font se rapprocher de la Colère d’Allah.

[1] N.d.t : C’est-à-dire que le Messager d’Allah ﷺ jure par Allah.
[2] Dans son Mousnad, 5/228.
[3] Dans As-Sounan, Livre des épreuves, hadîth n°2180, (4/475).
[4] Dans son Mousannaf (11/369), hadîth n°20763.
[5] (9/45-46).
[6] Voir Ad-Dour al-manthour 3/533.
[7] Voir Ad-Dour al-manthour 3/533.
[8] (3/275) hadîth n°3290-3294
[9] N.d.t : L’Authentique d’Al-Boukhârî et l’Authentique de Mouslim.